Le problème, c’était l’étagère. Un bandeau imprimé disait : “Article manquant”. Plus un pot de moutarde ! Il essaya un deuxième magasin, puis un troisième, mais partout : “Article manquant”. Il dut se résigner à renoncer, vu les restrictions d’essence pour la voiture. Qu’allait-il faire de ses harengs ?!
La sonnette de la porte tinta. Il faisait nuit. Il était seul. La maison était sécurisée, équipée des toutes dernières technologies en matière de défense anti-terroristes. Il appuya sur la touche “enter” du clavier et l’image s’afficha. Trois uniformes des troupes d’élite apparurent sur l’écran. On ne voyait pas leurs visages. Il ouvrit, sans savoir pourquoi il le fit.
Le premier des uniformes s’avança vers lui, sans hésitation. “Ah, tu veux de la moutarde ? Hein ? Eh bien on va t’en donner de la moutarde !” Et le coup qu’il reçut sur la nuque, asséné par le deuxième uniforme, sensiblement plus petit que le premier, et le pied qu’il reçut dans ses partie génitales du troisième uniforme, sensiblement plus petit que le deuxième, le firent s’évanouir.
Quand il s’éveilla, toute trace de ce cauchemar avait disparu. Une jeune infirmière était là. Elle caressait ses tempes. “Bon dieu qu’elle est belle, pensait-il. Si je pouvais…” La connexion était faite. Derrière le pupitre, les “savants” souriaient avec indulgence. “C’est une affaire de semaines, dit l’un d’eux. Rien de bien compliqué…”
La moutarde, elle, avait disparu. Elle n’avait jamais existé.

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