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Le précepteur crevait de faim. Le Vicomte l’avait congédié. “Comment osez-vous enseigner Voltaire à ma progéniture, Monsieur le vulgaire !? Comment osez-vous !?” C’étaient les mots qui faisaient la lettre de remerciement. 

En tout cas pour l’instant, même le jus d’un poisson mal cuit lui eut suffi. Il crevait, littéralement, de faim !

Comme rendu fou à lui-même par la tenaille, il s’approcha de l’auberge. Dérémos, le gardien, veillait. Sitôt qu’il l’aperçu, sa mine la plus grise et la plus hostile couvrit son visage immonde de bête féroce. 

Le précepteur se dit sans réfléchir qu’il devait penser à “Émile” pour l’affronter. Il essaya. En vain. Tout le ramenait au jardin de Voltaire… Il continua d’avancer néanmoins. 

Et là, se produisit le miracle ! L’aubergiste, l’aubergiste lui-même… sortit ! 

Sa grosse tête d’abord, que suivit son ventre confit. Son ventre confit, que suivirent ses jambes hésitantes, ses pieds attachés, …il était là… tout entier ! 

Le précepteur savait qu’il allait manger. 

– Monseigneur l’Aubergiste, vous savez combien… 

La suite du dialogue qu’ils eurent alors, je vous l’épargnerai, vous la connaissez. Mais notre précepteur mangea ce soir-là, peut-être d’ailleurs, l’histoire ne le dit pas, pour la dernière fois ?

Monsieur Arouet, réveillez-vous donc un peu pour venir voir dans ce monde ce que vous en avez fait ! Car oui, j’ose vous questionner ! La flatterie du plus puissant que soi n’est-elle pas aussi intime à notre être que les battements du sang, quand il s’agit de les alimenter ?

Et si oui, pourrions-nous jamais la refuser ?

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