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Philippe était assis au sol, le dos collé au bac à shampooing. Il se tenait la tête entre les mains et répétait en boucle:
-Oh la poisse, la poisse, la poisse

– Mais je te dis que tu ne l’as pas tuée. Tu as juste précipité sa mort sans volonté de la lui donner. Tu sais la mort attend forcément quelque part… ben là, c’est clair, elle l’attendait au détour du fer à friser!

A quelques mètres, la petite Géraldine était allongée au sol, presque endormie, à cette chose près que ses cheveux blonds et raides étaient devenus cendrés et hirsutes,  et que son regard semblait fixer le charriot à roulettes où les bigoudis moqueurs s’entassaient.

– On va appeler une ambulance et aussi la police, et puis on va leur expliquer comment d’un coup la petite a tout fait disjoncter dans le salon. Il vont vite comprendre que ce n’est pas nous qui lui avons mis le feu aux cheveux, t’inquiète!  
Quand ils auront vu le « tierchan » dans le salon de coiffure, ils vont capter de suite!

– Mais tu n’y comprends rien! J’suis fauché, Yvan! Faut surtout pas moufter! La dernière  chose à faire c’est de leur expliquer…. Si Géraldine s’est électrocutée, c’est parce que le compteur électrique n’est pas aux normes. Je devais le faire contrôler mais je n’ai juste pas pu. Je n’ai pas d’assurances, je n’ai rien dans les fouilles, même pas de quoi rembourser le fauteuil massant avec luminotherapie intégrée! 

Pour tout te dire, je crois même que j’ai peut-être un peu oublié de la déclarer…

– Qui? Géraldine?  

Tu n’es pas sérieux Philippe! Maintenant, j’avoue que quand je l’ai vue réparer le fil du fer à  friser en collant sur l’endroit dénudé son « gomchoui » fraîchement mâché, j’étais un peu étonné. N’importe quelle salariée déclarée se serait plainte de l’état de ses outils de travail! 

Mais tu me connais… je ne m’en suis pas mêlé. Je lui ai juste dit que mc Giver n’avait qu’à bien se tenir s’il voulait continuer à tourner ses épisodes… Elle a rigolé, elle a branché le truc et pffff …

Philippe, toujours au sol, tourna la tête vers son collègue et ami de toujours:
– pffff… c’est ça…. Disparue… D’ailleurs je me demande si j’ai jamais eu une employée…

A cette idée, il  reprenait de sa vivacité:
– Tiens, aide- moi Yvan, on va la décaler dans la réserve. Ce n’est pas le tout, mais j’ai un fauteuil massant avec luminothérapie à rembourser  moi!

ok… Maintenant , tu peux ouvrir le salon, il est l’heure.

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