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« Le monde appartient à qui sait le prendre », la phrase tournait en boucle dans l’esprit du jeune homme sans qu’il sache d’où lui venait cette injonction étrange. Il la répétait comme un mantra censé lui apporter la lumière dans l’univers surréaliste où il était tombé. Perdu dans un immense dédale, Paul sentait l’inquiétude prendre possession de lui, à chaque minute un peu plus. Son esprit devenait confus, et il lui semblait que toute force abandonnait son corps peu à peu. Aucun panneau indicateur d’une quelconque sortie ; des couloirs identiques les uns aux autres donnaient sans fin sur d’autres tout aussi désespérants. Son pas se faisait lent et incertain. Je suis dans la mouise, se dit-il, jamais je n’arriverai à l’heure et je vais être puni.

Abruptement le couloir déboucha enfin et comme un torero entrant dans l’arène, Paul fit face au Minotaure qui le gratifia d’un énorme mugissement.

– Frère Paul que faites-vous endormi dans le scriptorium ? tonna la voix du père Prieur.

Le jeune moine copiste ébahi, violemment arraché à son cauchemar, contempla sur le pupitre encombré de pinceaux son ouvrage presque achevé, délicate reproduction d’un célèbre labyrinthe.

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