Aujourd’hui, j’ai un rendez-vous important avec « Monsieur Psy ». Je ne sais pas quel est son métier. Je lui demanderai. Je l’aime bien. Il m’invite souvent dans son bureau, bien plus souvent que tous les autres. Ça prouve qu’il m’aime bien aussi. Je crois qu’on est amis tous les deux. Et puis il n’a pas de blouse blanche et il sent bon. Je voudrais bien l’inviter dans mon bateau mais je n’ai pas de cuisine. Il aime bien discuter avec moi. Il me demande comment je vais, je lui réponds « ça va » je pense « et puis c’est tout ». « Ah ! Si ! » Je lui rappelle que je ne veux- que- des- pilules – bleues. Je m’énerve. Il dit « d’accord ». Il sait bien qu’il ne faut pas me mettre en colère. Il me demande si je dors bien. Je lui répond « ça va ». Je lui parle de la dame qui est venue me voir hier et qui se prend pour ma maman. Moi, je ne veux pas.
Et puis je pars.
Je retourne dans mon bateau avec ma boussole. En chemin, je croise mon voisin, c’est un Président à la retraite. Il tient sa poupée Barbie dans la main. Je lui demande « ça va ? ». Il me répond « moi, oui, mais mon pays est en faillite, je vais devoir abréger mes congés », et il entonne la Marseillaise. Alors tout le monde se met à chanter, mais ça fait trop de bruit. Notre personnel de service (les blouses blanches), nous raccompagne gentiment et l’un d’eux s’entretient avec le Président en le prenant par les bras. Moi, je n’ai pas eu la piqûre, mais le Président, oui. C’est dommage. J’aime bien les piqûres, et aussi le roquefort.
Je pense à mon poisson rouge. Il est peut-être revenu dans le tiroir de ma table de nuit, là où je range ma tête ? Ou alors au paradis ? Il faudra que je demande à « Monsieur Psy », il sait tout, lui.
Quand je serai grand, je reviendrai passer mes vacances ici.
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Tout comme le premier texte, cette suite me touche profondément. Merci !