“La Louise”

Sortie d’on ne sait où, et traînant, l’œil hagard,
Son vieux corps fatigué tout revêtu de noir,
Comme une apparition, je la voyais passer.
Cet être hors du temps, transparent, décharné
Me plongeait dans un monde inconnu, irréel.
La guenille nouée sur son épaule frêle,
Et par dessus un châle traînant jusqu’à terre
A chacun de ses pas accrochait la poussière.
Je n’étais qu’une enfant, j’étais bouleversée ;
Elle était seule au monde, pauvresse abandonnée.
J’imaginais sa vie dans une vieille ruine
Perdue au fond des bois, et vivant de rapines.
Mais on n’en parlait pas !  Elle allait à sa guise,
Et n’avait qu’un prénom, on l’appelait « la Louise »

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