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Enfers

Le mal n’avait encor rien mis de son mystère,
Une aria grinçante envahissait les airs
Dans une langoureuse et triste barcarolle,
D’incohérents sanglots et d’étranges paroles
S’échappaient en saccades et spasmes douloureux
Dans l’atmosphère épaisse obscurcie par les cieux.
Les damnés se mouvaient dans un rythme effréné
Ondulant sans pudeur leurs vieux corps décharnés,
Ils bravaient les dangers, ils frôlaient les abîmes,
Un spectacle indécent d’une laideur sublime.
Muets, tordus d’angoisse et le regard figé.
L’air opprimait leur sein, ils n’osaient respirer,
Ils suffoquaient, brûlants, dans l’épaisse fournaise
Attisée par un vent qui soulevait les braises.
Rouge et noir se mêlaient dans un ballet funèbre
Au final endiablé menant jusqu’aux ténèbres
Une imprécation montait, sans cesse accrue,
Et pour la magnifier, la musique s’est tue.
Tout l’Enfer à genoux pleurait, silencieux,
Regrettant ses erreurs, il implorait les dieux
De féroces oiseaux perchés sur leur pâture
Guettaient l’instant fatal à quelques encablures.

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