Joseph l’innocent – chapitre 9 – L’orage

Cette nuit, un vent puissant a réveillé la tuile à loups, celle qui gémit habituellement en plein hiver. Au petit matin, la montagne a décidé de se mettre en colère avec l’aide des éléments déchaînés. Spectacle dantesque, sons et lumières à l’intensité décuplée … grand art sublimé de la pyrotechnie, sans entracte … symphonie pour contrebasse, basson, batterie et grosse caisse, avec soli de cymbales … Les roulements sinistres se répondent de cimes en cimes avec des échos lugubres de Te Deum. Le ciel malmené, zébré de feu, jette aux quatre vents son hymne d’agonie et dans sa déchirure, déverse des trombes d’eau.
A l’abri derrière la fenêtre, les filles, hypnotisées, regardent le spectacle puissant, époustouflant.
Et brutalement tout s’arrête, tout redevient calme comme si rien n’avait existé. Les instruments sont rangés pour une prochaine représentation cacophonique … Dehors, l’eau ruisselle encore. La terre fume sous le soleil qui, déchu pour un temps de ses droits, retrouve sa suprématie et signe autoritairement le mot « fin ». Il plane un parfum de foin, d’herbes folles et de terre mouillée. Les sommets, coiffés d’un petit nuage, réapparaissent pour nous inviter à des rêveries d’escapade.

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