Départ

Ô sable lent et doux qui marque l’heure lente
Du repos éternel, l’interminable attente
De ce corps décharné qui ne veut plus se battre !
Le visage anguleux au pâle teint d’albâtre
Est figé sur le drap, le regard dans le vide.
Tout son être est glacé et le front est humide.
Les lèvres violacées veulent encore parler
Mais malgré tant d’effort, les mots sortent brouillés.
Le flot est continu. On sent l’extrême urgence
A livrer des secrets avant la longue absence.
Avant de me quitter, que veut-elle me dire ?
La morphine a œuvré, elle est en plein délire.
Je ne saurai jamais tous ces trésors cachés
Que ma mère, en mourant, voulait me délivrer.
Le sablier vidé nous murmure « il est l’heure »
Dans un calme oppressant, je suis seule et je pleure.

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