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– L’innocence est le propre de la jeunesse, y a-t-il plus touchant que cette naïveté, plus enthousiasmant que cette pureté de l’âme, cette incapacité à voir le mal ?

– Ne vous emballez pas maître Lacour, vous n’êtes plus dans le prétoire et votre plaidoirie est hors de propos. Je vous rappelle que c’est vous qui avez accrédité ce jeune inexpérimenté auprès de mon père. On ne peut pas dire que vous ayez eu le nez fin à cette occasion, et nous serions en droit de vous demander réparation du préjudice qu’ainsi vous nous avez causé, indirectement je l’admets, mais enfin tout de même.

– Que voulez-vous, vous avez vraiment joué de malchance, car votre adversaire, un très bel exemple de pervers au demeurant, avait choisi la plus sémillante avocate de toute sa promotion. A la barre, cette jeune femme récolte des résultats étonnants quel que soit l’objet de l’audience et la gravité du délit. Ramage et plumage conjugués font sa force. Je crois bien que le juge, un de ses anciens professeurs il me semble, avait et a toujours, c’est évident, un petit faible pour elle. Il a entrainé avec lui, sur ce chemin bien peu intègre, plus de la moitié du jury, embarquant au passage votre jeune tribun qui fut retourné comme une galette à la chandeleur.

– Il est bien question de galette ! Savez-vous ce que nous coûte ce procès perdu ? La moitié de la fortune paternelle va y passer !

– L’affaire est définitivement jugée, vous ne pourrez revenir dessus. Je n’ai plus qu’un conseil à vous donner : choisissez un médecin qui a de la bouteille, enfin je veux dire de l’expérience, car vous avez encore plus à perdre d’un mauvais choix du côté médical. C’est le bon sens populaire qui l’enseigne à propos : De jeune avocat, héritage perdu; de jeune médecin, cimetière bossu.

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