La violence
Un ballet lumineux perçait l’obscurité,
En tourbillons subtils, dans cette nuit d’été,
Trois formes ondulaient et parfois se fondaient,
De légers pans de soie, dans la brise, flottaient
Et les passants n’étaient, au loin, sur les quais sombres,
Que des zombies errants, s’agglutinant en nombre,
Pris de curiosité pour la présence étrange,
Prêts à se quereller, de peur qu’on les dérange.
Les radieuses volutes ignoraient le danger,
Et la foule avançait, fougueuse, en rangs serrés.
Le rythme, tout là-bas, accélérait sans cesse,
Infernal tempo menant jusqu’à l’ivresse.
Et tous les gens hurlaient, et, le poing en avant
Ils gagnaient du terrain, violents et menaçants,
On eût dit ces corbeaux de très mauvaise augure,
De féroces oiseaux, perchés sur leur pâture,
Prêts à déchiqueter leurs malheureuses proies,
Sans pitié, sans remord, leur cruauté est loi.
Mais la forme, soudain, s’évapora dans l’air ;
Dans leur médiocrité, ceux-là s’en retournèrent.
Un troupeau brutal et furieux dont on suit l’avancée avec anxiété. Je suis subjuguée, encore une fois, par la fluidité de vos vers.
Pas de mots pour dire ce que je ressens. C’est manifique.