Ni autobiographique,
ni dicté
par un quelconque désespoir métaphysique.
Et le crabe revient, il est là, il m’agresse
Je plonge dans le noir. Oubliée ma détresse,
La torpeur et l’ennui, la peur du lendemain,
La douleur du constat de n’être qu’un vaurien.
Je crache sur la vie dans cette geôle immonde
Ma pauvre tête brûle et le tonnerre gronde
Me laisse sans répit, m’obsède et me harcèle.
Seul avec mes remords, le bruit d’une crécelle
Griffe mes nerfs à vif et la longue insomnie
Use mon pauvre corps jusqu’au bout de la nuit.
Un hôtel souterrain au fond de ma détresse
Me protège du mal en vaine forteresse
Au travers des barreaux se glisse un jour blafard
Lugubre symphonie jouée pour un taulard.
Je guette, obéissant à mes humeurs fatales,
Le moindre apaisement, ma survie, mon étoile,
Mais je reste figé dans ce froid désespoir.
Le vide sidéral qui me happe le soir
Est un gouffre sans fin qui me blesse et m’aspire,
Gomme tout sentiment, efface le désir
D’être meilleur un jour et de tout oublier,
De m’apaiser. Rêver enfin. Et exister.
Sincèrement, je suis impressionné. Regarde bien : on pourrait prendre chacun des vers de ton poème et en faire un “algocipit” de l’atelier poésie de l’AlgoMuse, …à l’instar de ceux de Baudelaire ou Hugo (etc.) !
Chaque vers renferme à lui tout seul tout un monde d’émotions de toutes natures…
L’intensité de ce poème est littéralement extraordinaire ! Et si n’était “le fil rouge” (de l’incarcération ?), on pourrait voyager d’un vers à l’autre, d’un vers au suivant, comme le papillon batifole d’une fleur à l’autre…
Merci pour ce voyage @melanie chaine.