Allons ! pressons !
“La radio vient d’annoncer la mort du Temps”
Et l’on entend dans un funeste grésillement
“Arrêtez toutes les aiguilles !”
“Le Temps est mort !”
On démonte rapidement Big Ben
Tous les clochers sont détruits
On récupère les aiguilles
Pour en faire des armes
Pour achever sauvagement le Temps
Qui râle
Tous les sabliers sont rejetés à la mer
La mer monte, déchaînée,
Elle engloutit la mémoire d’antan
Les horlogers changent de métier
Pour le temps qu’il leur reste.
Ils deviennent coach en passe-temps
Temporairement …
Les ménagères jettent leurs passoires
A passer le temps …
Quand elles ont le temps …
Car elles ont mieux à faire …
Mais elles ont beau s’acharner
A broder des jours et des jours,
Ca ne sert plus à rien !
C’est embêtant !
C’est terminé, on ne passe plus.
Ni hier, ni demain,
le temps presse : « tic ».
Midi ! À table ! « tac ». Hop c’est fini.
Tant pis, on n’a plus le temps.
Pas de grandes pompes
Pour les funérailles du Temps
Il y a urgence.
Allons ! Allons ! Pressons !
Il y aura de la place pour tout le monde !
Priorité pour ceux qui veulent suivre le Temps !
Beaucoup de jeux singuliers avec les mots, c’est très plaisant et rythmé. Il ne reste plus qu’à trouver l’épitaphe!