C’est absurde ! Je t’ai aimée, donc je t’aime.
Je « t’ai-me » ? : je « t’ai à moi », je te possède ?
Bien sûr que oui ! ; …bien sûr que non.
Là n’est pas l’absurdité. L’absurdité, c’est… ta surdité.
Tu es sourde à mon amour, comme tu l’as toujours été.
Le monde est gris à ce reclus que je suis.
Le monde va comme il peut : il va sans moi, il va sans toi chez moi, sans moi chez toi…
Le monde s’en fout de mon amour pour toi.
Mais toi, où en es-tu ? Comment le lis-tu dans ton histoire ?
As-tu fini par y croire ?
J’espère que non !, car il était sincère, donc il était présent.
L’amour, en effet, ne se vit qu’en l’instant.
Toute réminiscence prendra goût de cadavre…
Puissant, touchant, criant.
Et un peu désespérant, non ? (sourire…)
Merci Sklaera.
J’aurais tendance à dire plutôt “terriblement” réaliste, hélas…
En fait, @Guillaume du Vabre ( @algo ), je vais développer mon commentaire mais à première lecture, je ne pouvais pas, c’était – disons – épidermique pour moi. Un peu comme une autre écriture de mes “Souvenirs percutants”, comme un écho à des douleurs auxquelles on ne veut plus penser, que l’on veut absolument enterrer.
Pas facile de commenter en ligne mais je voudrais dire que votre écriture est absolument superbe, savourable dans les moindres détails, au-delà du sujet abordé, et très philosophique (ce que je n’avais pas réussi à exprimer dans mon texte).
Par exemple:
“Je t’aime” – “Je t’ai-me” – “Je t’ai à moi” – Je te possède? Etc.
Ici, je voudrais parler un peu de linguistique et la linguistique française m’est bien étrange (mais l’anglaise et l’allemande aussi) en matière d’amour.
Abordons les choses en breton (si si!). Trois solutions de construction de phrase (ce qui vient en premier est l’expression de la pensée, je veux dire, l’idée matrice / motrice):
1) Me ‘gar ac’hanout (MOI aimer toi) – je vais de la traduction littérale en français pour vous faire comprendre – Cela veut dire quoi? Moi et pas les autres ou bien je te possède. En fait, le breton commence très rarement par “Me” (Moi / I / Ich).
2) Da garout a ran (TOI aimer je fais) – toute l’attention est donnée à l’autre, l’objet de l’amour. Bon, ne rêvons pas, on peut dire la même chose à plusieurs!
3) Karout a ran ac’hanout (AIMER je fais toi) – et non pas te détester ou être indifférent.
Bref!
“L’absurdité, c’est ta surdité”, ça j’ai trouvé génial aussi, c’est exactement ce que je voulais exprimer aussi dans “Souvenirs percutants” mais je n’ai pas cette finesse alors c’est passé par le visuel, à ma façon.
Le vers inclus “Le monde est gris à ce reclus que je suis” m’a attirée ce jour mais je n’aurais pu en faire qu’encore un truc militant version Amnesty International et Human Rights Watch qui allait faire déprimer toute la collectivité, d’où les haikus palmipèdes, un peu de légèreté et de fraîcheur dans ce monde de brutes!!!
Pour terminer, le “Toute réminiscence prendra le goût de cadavre”, eh bien oui, après moults retouches, j’avais conclu un peu de la sorte, car il faut que cela sorte sinon on enterre la poésie!
Bravo @Guillaume du Vabre ( @algo ), vous avez pansé / pensé des plaies chez moi aussi. Merci Patron.
J’aime beaucoup, il y a dans ce texte quelque chose qui me fait penser à Prévert . J’aime particulièrement ces deux vers
“Le monde va comme il peut : il va sans moi, il va sans toi chez moi, sans moi chez toi…
Le monde s’en fout de mon amour pour toi.:”