Avec eux, j’ai hurlé
Par les chemins râpés, les pieds dans la poussière,
J’ai traîné ma carcasse écorchée par les ronces
Et dans mon baluchon j’ai caché la misère
Et tenté d’occulter cet univers abscons
De méchantes tornades ont cabossé mon âme
Et dans les froids hivers j’ai rêvé du printemps
Je devais résister à des actes infâmes
J’ai eu pour compagnons le soleil et le vent
Des fauves assoiffés tramaient des manigances,
Au profond de ma chair enfonçaient des épées,
Sans cesse ils jubilaient jusqu’à entrer en transe,
Mais je restais debout et pourtant angoissée.
J’ai souvent rassemblé des forces surhumaines
Devant ce déploiement de mensonges, de haine,
De viles trahisons et d’injustes tourments.
Je devais repousser ces actes de déments.
Ils ont capitulé. Je n’’ai pas trébuché
Et dans un grand sursaut, avec eux, j’ai hurlé.