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Je suis né dans l’atelier de Geppetto, un menuisier italien, en 1881. Il est assez connu dans certains milieux littéraires.

A l’origine, je devais accueillir un pantin de bois, du nom de Pinocchio, je ne sais pas si vous voyez de qui je veux parler.

Mais mon karma aux mille et unes réincarnations ne voulait pas héberger une vie de menteur. J’avais suffisamment travaillé à devenir une belle âme dans mes vies précédentes pour mériter un enfant promis à un grand destin.

Alors une nuit de grande tempête, à force de tanguer de plus en plus fort, de plus en plus haut, vers la droite, vers la gauche, j’ai réussi un salto complet.

Le pantin menteur a été éjecté et je me suis senti tellement léger, tellement soulagé, prêt à accueillir une nouvelle vie, pleine d’innocence et de droiture.

J’ai du attendre, pas très longtemps au regard de l’éternité, mais 48 ans quand même.

J’avais été remisé au fin fond d’une cabane, puis transporté en calèche sur des kilomètres jusqu’à atteindre la mer.

Je me suis de nouveau mis à tanguer, bien malgré moi cette fois, pendant 14 jours.

Lorsque je me suis stabilisé, j’étais en Amérique.

C’était la grande crise là bas, nous étions en 1929 et mon attente était largement récompensée. Je l’ai tout de suite senti lorsque lesté de 3 kilos supplémentaires, j’ai entendu le son de sa voix. A travers ses pleurs, c’était comme si je le connaissais déjà.

« I have a dream », ce sont ces mots que j’ai entendu derrière les cris du nouveau né. Alors

Je n’ai pas tangué, j’ai protégé nuit après nuit cette vie si précieuse. Martin, il s’appelait Martin.

Et puis de nouveau, l’isolement et l’oubli dans la poussière d’un vieux grenier.

Et quelques exclamations, « Oh he’s so beautiful ». « Yes I want it »

Et j’ai roulé, et j’ai tangué… Et j’ai volé au dessus de l’Océan pour rejoindre en 1980 un endroit magnifique et magique. J’ai tout de suite senti que j’étais du bon coté de la lumière, celui où elle éclaire les consciences, et bien plus encore lorsque j’ai accueilli Harry. Vous savez, celui qui prononce le nom de celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Vous voyez de qui je veux parler ?

 

Et oublié, quelque part, dans une salle de Poudlard j’attends de nouveau. J’ai eu le temps d’y réfléchir et j’ai décidé de patienter jusqu’à la réincarnation du Dalaï Lama.

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