Le désespéré (2)

Avec ces tintements douloureux et sans trêves,
Qui frappent sur les tempes après un lourd sommeil
Dans la moiteur des draps, dérangé par des rêves,
Les membres douloureux mais l’esprit en éveil,

Avec ces lourds tambours bruyants et mortifères
Où se mêle le bruit d’intérieurs sanglot,
Pour avoir si longtemps cru aux douces chimères
Et sombrer tristement dans un noir marigot,

Je ne veux plus penser et plonger dans le noir,
Me laisser chavirer dans l’attente du soir
Quand les formes s’estompent et la couleur s’efface,
Et disparaître enfin sans plus laisser de trace.

Je te donne ces vers qui hurlent ma souffrance
Et dans mon désarroi, quémande ta clémence.
Les mots sont à demi effacés par les larmes
Je ne suis déjà plus. Il faut rendre les armes.

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