Le rimailleur

Mollement balancé sur l’aile de l’oiseau,
Délaissé des muses, ivre de tant de peine,
La page reste blanche et je cherche les mots,
La musique déraille et les heures s’égrènent.

Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
De paroles volées. Je n’ai pas su donner
L’essence de l’âme perdue dans le désert ;
En des rimes stériles je me suis noyée.

Ivre d’incertitudes et de vaines pensées
Qui divaguent dans les méandres épineux
Je m’abandonne enfin. Ma sombre destinée
Est d’être un rimailleux délaissé, malheureux.

Les arbres chantent au ciel. Je suis vide et j’ai peur
De ne pas retrouver l’enthousiasme du cœur.
La vie est sans saveur. Le monde est sans couleur.
Je quémande l’idée, je suis un rimailleur.

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