Combat de coqs

Deux coqs empâtés à cause de tout croquer, empêtrés dans les encombrants accumulés dans la cour, combattent dans un curieux corps à corps pour conquérir avec concupiscence l’élégante cocote. Leur vocable est commun, populaire et cru quand il n’est pas scatologique :
– Hé ! Coco ! Crénon ! Tire-toi Ducon ! si tu te coltines avec ma cocotte et que tu la culbutes, je te nique et t’écorche avec mes ergots coupants ! Et je vaincrai, moi ! le plus couillu du coin !
– écourte ton discours vieux croulant ! louche un peu sur ton look, ta crête est rubiconde et ton bec cramoisi. Le coq du clocher est plus coquet que toi qui es tout décati ! Quitte donc la contrée !
Et les deux ostrogoth caquettent et se querellent en ouvrant leurs quinquets pour connaître qui des deux conquerra la donzelle, en se lançant de coquins quolibets.
Mais la cocotte bien cachée, curieuse, écoutait. Elle comprit, sans panique ni inquiétude, qu’elle était la cause du conflit des compères aux coutumes canailles. Tout à coup, elle se cavala par la lucarne aux carreaux cassés.
Contrits, les coqs cessèrent leurs cocoricos qui déconcentraient cruellement, à quelques encablures, les quidams du canton, et provoquaient des cabales en quantité et des cauchemars récurrents, unique cause accablant les cancres à l’école.
Quel calme !

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