Repas de famille à l’ère de l’Anthropocène

Plutôt que de nourrir la pauvre dérision
D’un Etat qui peut tout mais qui échoue partout,
Ou celle encor d’un Dieu qui jouerait son va-tout
Sur l’avenir de l’homme qui serait sa passion ;

Plutôt que de mourir dans la piètre illusion
Qu’élite et bienveillance s’accordent à tout coup,
Plutôt que de rejoindre, dès que tranché mon cou,
Les imbéciles heureux qui n’eurent pas vision,

Je préfère partir et frustré et hargneux,
Et teigneux et usé, révolté, mais… heureux !
Je n’aurai pas su dire les mots qu’il fallait,

Pas mieux su prévenir farouche opposition,
Mais au moins j’ai tenté, comme cochon de lait,
Sur la table servi… je gueulais comme un lion !

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