Tuerie
Autour comme de charognards,
Le sang gicle sur les carreaux.
Duel meurtrier rouge et noir,
Borborygme dans le boyaux.
L’homme ainsi terrasse la bête
Et d’elle se remplit la panse.
Dan ses pulsions rien ne l’arrête
Au mépris de toute existence.
Les mains expertes et poisseuses
Vont au plus profond de la chair,
Et dans une séance hideuse
Elles en tirent les viscères.
La saveur âcre de la mort
Exacerbe un primaire instinct.
Les lames tranchent sans effort,
Une tuerie pour un festin.
Whaoo !
“Une tuerie !”, comme on dit en Provence d’une recette (culinaire) réussie. Une tuerie… dans la langue populaire.
Au-delà, il y a tes vers qui disent clairement cette distance que tu prends en regard de ton sujet : tu le peins ! Tu repeins le tableau lui-même avec des mots…
Pour moi :
“Les mains expertes et poisseuses
Rentrent au plus profond de la chair,
Et dans une séance hideuse
Elles en tirent les viscères.”
là, la poésie rejoint le pinceau du peintre, totalement.
Décrire, écrire ce tableau autrement devient insignifiant.
Brava Madam !
Un poème sur une scène de boucherie, il fallait oser… Le résultat est excellent, bravo 👍😊
très clivée : impossible de regarder l’image et reconnaissance de la perfection du texte ! … j’adapte l’écran ! 😉
Vos compliments me font tourner la tête !
Fantastique mais à la limite de me convertir en végétarienne moi qui ne suis pourtant carnivore que quand j’en ressens le besoin physiologique. Quel bel accord entre votre texte et l’œuvre, @melanie chaine.
Plus une pensée pour Rembrandt et Bacon devant l’image…