Il m’appelle ma Nenette,
je suis sa brouette.
Il me conte fleurette,
Je suis sa voiturette.

Il vaque au jardin tous les matins,
J’accompagne mon ami Célestin.
Il siffle comme une bergeronnette,
Je l’attends près de la maisonnette.

– Tu vas te taire à la fin, s’énerve Rateau.
– Elle est encore toute jeunette. Avec le temps, elle cessera bien de chanter, gémit Pelle.
– Eh ! Les copains, pourquoi ronchonnez-vous ainsi ?
– Tous les soirs, tu parles et nous ne pouvons pas nous reposer.
– Je suis juste de bonne très bonne humeur. J’ai composé cette petite chanson cet après-midi et je voulais la partager avec vous.
Il m’appelle ma Nenette,
je suis sa…
– Assez ! Assez ! Protestent d’une même voix Rateau et Pelle.
– Calmez-vous, ose timidement Sceau. Moi, je l’aime bien sa chanson.
– Merci, répond Brouette. Je suis bien ici avec vous. Vous êtes mes amis. Nous travaillons ensemble tous les jours et je vous porte sans hésiter durant le trajet. J’ai été créée pour rendre service et j’essaye de faire honneur à ma tâche.
– Excuse-nous Brouette, nous sommes usés par les travaux de la terre et nous voulons nous reposer un peu.
– Bonne nuit !

Brouette ne tarda pas à s’endormir aussi. Demain, elle retrouvera Célestin avec toujours autant de bonheur. Faut dire que c’est un brave homme et qu’il prend bien soin de ses outils.

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