Le jockey Willy, attristé par la perte récente de sa jument Mustang, a décidé de stopper la compétition et les sports équestres. Depuis son plus jeune âge, entrainé au « trot monté » par son père, cavalier émérite, il a dû participer aux nombreuses épreuves internationales. Ce matin, il pose des yeux cernés sur la robe pommelée de sa nouvelle compagne de course et la mélancolie le submerge : Morne, il laisse marcher au hasard sa monture en direction de l’orée du bois, direction opposée à l’hippodrome.
En ce samedi, il prend conscience qu’il a été passager clandestin lors de la dernière grève de ses collègues (la revendication portait sur les conditions d’entrainements rigoureuses éprouvantes et sur le manque de considération des propriétaires de chevaux à l’égard des jockeys). Son manque d’implication et de motivation envers son métier s’aggrave au fil du temps.
A vingt-cinq ans, il aspire à une carrière commerciale valorisante pour gagner sa croute et s’éloigner du milieu hippique stressant sur lequel les soupçons de dopage se multiplient. Il sait qu’il ne pourra pas, de but en blanc, se reconvertir. Néanmoins, une volonté indéfectible l’anime malgré sa timidité naturelle. Sa détermination va lui permettre de gravir les échelons dans la grande compagnie multinationale de la région. Il visualise avec convoitise les avantages sociaux existants dans une telle société : En début de semaine, il ira s’inscrire aux cours spécifiques dispensés par l’Ecole Victor Hugo !
Aujourd’hui, son besoin de s’affirmer personnellement le pousse vers un domaine inconnu. Il devra franchir d’autres obstacles : vaincre sa timidité, surmonter sa peur, travailler son éloquence pour réussir dans une profession reconnue.
très belle histoire, bravo
Merci pour votre encouragement : j’ai commencé ce texte sans connaitre du tout le milieu hippique ! je voulais continuer “ma série” présentant au trot un nouveau métier 😉
Courageux et surprenants pour moi, ces deux textes avec la même image.
Merci Sklaera. J’ai découvert le magnifique texte de Rosalouve après avoir publié le mien… étrange en effet et son interpellation m’a touchée