Un corps criblé de mots
Les mots ont envahi l’étroite peau
il faut la nettoyer
comme une vitre troublée par les intempéries
lui rendre sa pureté.
Reste l’alphabet des corps mouvants
où quelques mots transparents demeurent
immuables traces d’interrogation
leur loi s’épelle au fil du temps.
Les mots qu’on ne voit plus
s’en sont allés au gré du vent
mais où sont-ils cachés ?
Ils reviennent parfois avec la voix
et ne nous épargnent pas
ces mots comme de petites ombres.
Mais sous tous nos mots : la vie
la vie cachée sous la peau !