• Quelle beauté. Sa grâce est telle qu’avant même de le voir j’ai senti l’atmosphère différente. Ensemble, les animaux se sont tus. Comme si une vague de calme était arrivée sur la ferme. Une vague rassurante, apaisante. J’ai même l’impression que le vent s’est arrêté. Comme si lui aussi avait décidé de s’incliner et de laisser passer cette merveilleuse créature. Nous ne l’attendions pas. Maman m’avait pourtant prévenu. Elle l’avait déjà vu, lors de la dernière saison des feuilles sèches et orange. A ce moment là, moi, je n’étais pas né encore. Mes frères et sœurs sont comme des fous. Ils sautillent partout en chantant que le roi est là. On est tous contents à la ferme. Enfin tous, sauf les grands. Maman a l’air inquiet.
    “Je vous prendrais sous mon aile mes enfants, si quelconque problème survenait. Sa venue n’est pas de bonne augure, quoi vous en pensiez. Si le cerf sort de sa forêt, c’est qu’il n’y est plus le maître. Il est très certainement à la recherche d’un territoire plus calme, pour y protéger les siens. Il y a fort à parier que des chasseurs y ont élu domicile. Les chasseurs courent après les cerfs, les sangliers, les lapins. Et les renards. “
    Je voudrais suivre le cerf, il est si impressionnant. On se regarde longtemps. J’ai l’impression qu’on se comprend même si on est loin l’un de l’autre. C’est comme s’il nous invitait à le rejoindre.
    Nous sommes assignés à résidence. Je ne peux pas quitter ma maison. Mais ça me va je me sens bien ici. Puis je percute ce que maman vient de dire.
    “Mais si le cerf sort de la forêt, le renard aussi va en sortir ? “
    “Oui mon poussin. Ils doivent bien se nourrir quand il n’y aura plus de lapins.”
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