Je promenais mes poupées dans le pré de derrière la maison quand je surpris une drôle de conversation entre un étourneau et un escargot.

– allez, dépêche-toi ! Comme tu es lent ! Je t’attends pour jouer ! Sors tes cornes, l’escargot ! Tu as vu comme je vole vite ?

– moque toi de moi, fais bien le malin, jeune étourneau. Mais tu verras quand tu seras grand. Je t’explique : tu devras te fatiguer à déployer tes plus beaux atours pour séduire ta dulcinée sans la certitude de pouvoir la séduire et ..

– ah bon !

– ne m’interromps pas s’il te plaît. Tu vois, ça ne sert à rien d’aller vite. … et là, il va t’en falloir du temps ! Alors que moi, je ferai d’une pierre deux coups. Tantôt l’un, tantôt l’autre, ou bien moi tout seul ! Je serai le tout en un, un couteau suisse en quelque sorte.

– ah bon ! Tu as subi une opération ?

– hi ! Mais non ! Je suis né tout équipé. J’ajoute, que si un jour de printemps, laissant ma fainéantise de côté, il me plaira de conter fleurette, je pourrai ! Sans vos salamalecs ! Pas de pertes de temps !

– ah bon ! Et, j’ai une question. Heu ! C’est un peu gênant. Heu …  !!!! Cui ! (pardon, c’est l’émotion) tu seras … heu … le papa ou la maman

– l’un ou l’autre, au hasard, selon l’humeur du moment. Rappelle-toi : couteau suisse !

– et comment on vous reconnaît ? Toutes les coquilles se ressemblent

– nous aimons mener une vie discrète. Nous avons adopté une tenue unisexe.

J’ai 10 ans et j’ai appris ce jour-là plus sur la sexualité que j’en apprenais dans la cour d’école quand les copines chuchotaient des « choses » qui ne nous étaient pas alors totalement accessibles. A la prochaine récré, je vais pouvoir les épater ; je ramène de l’inédit !

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