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Hier les pangolins

Et le Bon Dieu, un jour, créa les pangolins.
Tel un déferlement de fléaux surhumains,
Les animaux grouillèrent, lâchant leur venin.
Le monde entier trembla de peur du lendemain,
Il harangua le ciel, accusa le Malin
Qui ricanait, cruel, et s’en lavait les mains,
Savourant son méfait, poursuivant son dessein.
C’est la fatalité professaient les devins
En mêlant les préceptes du mal et du bien
Les tarots et la lune et tous les séraphins
Sauve-nous Toi, Très Haut, priaient les paroissiens
Puis entonnaient, fervents, un cantique chrétien
Tandis que patiemment cherchaient les carabins
Pour éloigner le mal, l’éradiquer enfin.
A les écouter tous on n’y comprenait rien
Cacophonie grinçante et le même refrain
Qui parcouraient les ondes du soir au matin.
Le quidam égaré poursuivait son chemin,
Évitait ses semblables en promenant son chien
Et rasait les façades tel un clandestin.
L’homme ne savait plus maîtriser son destin,
A tutoyer la mort, craignait sa propre fin.

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