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Trop tard

– Voyons voir ! – se dit le renard en rôdant, l’air de rien, autour du poulailler, – de quoi, tantôt, vais-je me régaler ? Cette dindonne bien dodue pourrait bien satisfaire mon furieux appétit ! Cette belle poulette titillerait délicieusement mes papilles de sa chair si tendre… mais qui fondrait comme neige au soleil ! De la poule ou de la dinde, je ne sais que choisir pour faire ripaille…
– Je m’en vais un peu réfléchir, mes cocottes  ! – s’écria l’animal, sûr de lui, se croyant bien caché.
Les deux gallinacés, taxées injustement d’imbécilité, avaient vu remuer les buissons alors qu’aucune brise ne pouvait à cette heure les taquiner. Leur pertinente conclusion fut sans appel : le danger était imminent.
Elles prirent toutes deux leurs ailes à leur cou et s’envolèrent, victorieuses, sur le perchoir, suivies de toute leur marmaille.
Le renard, vexé, partit, le ventre creux, les oreilles basses et la queue entre les pattes, sous les criailleries de la basse-cour et l’œil moqueur du chien.

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