• 11 mois 
  • 2Minutes de lecture env.
  • 175Lectures récentes
10
(1)

Dans une campagne lointaine d’un royaume imaginaire survivait un vieux cheval blanc, plein de regrets. Usé par les intempéries et les rosseries qu’il avait subies toute sa vie, notre vieil équidé n’avait plus que ces noires réminiscences d’un passé déjà presque oublié pour se consoler. Qu’en avait-il fait, de sa vie ?

Au village, certains parlaient mal de lui. C’était un peu comme s’il se fût agi d’une sorte de fantôme, de silhouette d’un songe insaisissable balayé par un vent cruel : le vent de l’oubli !

Ils servaient à qui voulait bien les entendre, ces méchants conteurs, les turpitudes auxquelles le vieux bourrin s’était livré dans sa jeunesse. Et la première, la plus fatale, c’était celle de… « La Mule ». Une histoire bien étrange que celle de cette mule…

Elle l’avait croisé par un matin pluvieux. Lui, paissait ; elle, passait.

« Quoi, Messire Cheval, n’êtes-vous point encore Destrier ? Savez-vous comme l’herbe du château est bien meilleure que celle-ci ? Et vous seriez habillé… »

Le jeune canasson qu’il était alors s’était pris à rêver : « Moi, Destrier ? Et pourquoi pas… Cette coquette m’aimerait mieux ainsi ; pourquoi la décevoir ?… », et de fil en aiguille de se tricoter déjà la camisole qui bientôt l’enfermerait dans le pays des espérances déçues…

Ce que l’histoire ne dit pas, c’est comment la mule fit de lui son mulet, et pourquoi aussi l’on ne peut tirer moindre morale de ces circonstances. C’est que, peut-être, l’étourderie conduisant à déception, toute vérité ne serait bonne à dire ?

En tout cas, c’est trop compliqué. Qu’une mule se voie châtelaine, cela arrive chaque jour ; mais qu’un « labour » se fasse « téméraire » au point d’affronter la lance, cela n’est jamais arrivé. Et quand en plus il eût fallu qu’elle se servit de lui pour son dessein, alors là, pardon, mais alors là : mais qui, qui pourrait écrire cela !?

Tu le vois, ami lecteur, partir d’un cheval et d’une mule ne fait pas une histoire. De mon étourderie à le croire, tu tiens ta déception. Pourtant… Sans eux, sans le cheval et la mule, tu devras bien convenir qui ni mon étourderie ni ta déception ne fussent jamais possibles ! Et peut-être qu’après tout, écrire…

Moyenne obtenue : 10 / 10. Nombre de votes : 1

Soyez le-la premier-ère à exprimer votre ressenti !

Partager ?

1
0
L'auteur-trice aimerait avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x