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Ses carreaux étaient mouchetés de saletés et frangés de toiles d’araignées depuis longtemps désertées. Il y avait une éternité qu’elle n’avait fait rentrer lumière et oxygène dans la chambre, et cela lui avait manqué, terriblement. Ce matin-là était idéal, à l’extérieur planait un air léger quoique déjà légèrement tiède, mais rien de douloureux, juste du moelleux. Le ciel s’était paré de subtils coloris tendres, un camaïeu de bleu, ourlé d’une douceur rosée qui disparaissait peu à peu. Les dernières semaines avaient été tristes, grises, et les quelques rais qui avaient réussi à traverser les persiennes n’avaient guère pu réanimer la pièce étouffée par le matelas de poussière accumulé. Il était temps de respirer enfin.

Dans un mouvement libérateur deux bras vigoureux poussèrent les volets et ouvrirent pleinement les vantaux de la fenêtre. Comme un noyé reprend souffle sous l’action de son sauveteur, la maison frissonna, faiblement réticente à cette nouveauté si longuement espérée, puis ressuscita, aspirant goulument la vie du dehors.

Sur la façade ocre de la maison provençale, les huit fenêtres béaient bienheureuses et accueillaient généreusement papillons et insectes chevauchant les rayons de soleil.

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